Note du rédacteur en chef
La dernière édition traite notamment de la Méthodologie de la Recherche. Plusieurs Groupes de Réflexion sous forme d’organisme de recherche politique mènent différentes types de recherches. Certains se conforment aux méthodologies particulières, certains d’autres développent des méthodologies en rapport avec le sujet de recherche, les autres utilisent des approches aléatoires. Bien qu’il n’y ait pas de méthodologie(s) de recherche établie(s) pour un sujet ou un thème, les chercheurs adoptent des méthodes qui conviennent à leur recherche. Afin d’obtenir les résultats désirés les chercheurs optent pour des méthodologies de recherche de manière à s’assurer que la recherche est rémunérée et significative. Comme toujours, nous avons reçu plusieurs contributions de personnes et d’organismes variés. J’aimerais bien remercier tous les membres du Comité de Rédaction pour leur appui soutenu.
Rédacteur en chef, Aditi
La qualité de recherche contribue à renforcer ou à ternir la réputation d’un Groupe de Réflexion.Un Groupe de Réflexion dont le travail est, suite à un examen externe, qualifié bâclé pourra prendre bien longtemps avant qu’il ne puisse rétablir sa crédibilité.
Si la recherche doit être suffisamment solide pour résister à la pression de l’interrogatoire des responsables politiques, du média et d’autres sources, alors il faut évidemment employer des méthodologies de recherche appropriées et robustes.
Il importe de préciser ici ce qu’on entend par ‘appropriées’ et ‘robustes’ et de les relier à l’environnement dans lequel s’opère le Groupe de Réflexion. Cela veut dire qu’il faut être clair à propos des deux moyens les plus significatifs par lesquels la recherche du Groupe de Réflexion se distingue de ceux des institutions universitaires.
Tout d’abord, pour se montrer influent, les Groupes de Réflexion doivent respecter les délais prescrits par les responsables politiques et les politiciens. Ces délais peuvent être extrêmement serrés et freiner les méthodes de recherche que pourrait adopter un Groupe de Réflexion. Alors qu’un projet de recherche universitaire pourrait durer 5 ans, la durée typique d’un projet d’un Groupe de Réflexion est souvent comprise entre 6 et 12 mois. Sélectionner une méthodologie universitaire au moyen d’essais par contrôle aléatoire ne constitue pas une option alors qu’on dispose de très peu de temps. (Les essais par contrôle aléatoire (RCT) sont en outre très coûteux de sorte que les Groupes de Réflexion ont, d’après notre expérience, rarement les moyens nécessaires pour les payer).
Des contraintes de temps forcent les Groupes de Réflexion à adopter des méthodologies mixtes– le plus souvent la combinaison de l’analyse secondaire de la recherche en cours avec la recherche primaire sélective (telle qu’un sondage ou un travail original quantitatif). Un bon Groupe de Réflexion devra ajouter une valeur considérable en faisant la synthèse et en clarifiant la recherche universitaire, et en l’utilisant pour renseigner les activités de plaidoyer. Equilibrer des diverses sources de méthodes primaires et secondaires de recherche veut dire qu’un Groupe de Réflexion doit être polyvalent.
Deuxièmement, les Groupes de Réflexion tentent principalement d’influencer les politiques. Cela comporte des conséquences importantes pour les méthodologies de recherche. Dans la pratique, cela revient à accorder plus de poids aux méthodes qui permettent de résoudre des problèmes et non pas à les analyser. Cela veut dire qu’il faut être en mesure d’évaluer les coûts des politiques stratégiques que vous proposez– et de montrer comment elles seront payées lorsque les ressources sont limitées. C’est aussi pouvoir mener une analyse de répartition, déterminer quels seront les “gagnants” et les “perdants” du changement de politique auquel vous incitez. La recherche comparative est également importante de façon à pouvoir aider à désigner et à adapter les politiques qui ont démontré la possibilité de s’attaquer au problème auquel fait face votre propre pays.
Bien évidemment les Groupes de Réflexion diffèrent considérablement en termes de taille, de ressource et de niveau de compétences du personnel– ils ne se limitent pas à exercer une influence sur les débats politiques à court terme. Un bon Groupe de Réflexion aura souvent à jongler un amalgame de projets en recourant à une vaste panoplie de méthodologies: certains répondent à ‘ici et maintenant’, et d’autres tentent d’anticiper l’avenir en s’inscrivant dans une perspective à plus long terme.
Finalement, les méthodes de recherche du Groupe de Réflexion doivent être jugées selon les normes qui reflètent la réalité de l’environnement dans lequel elles évoluent. Le test ne doit pas être une pureté méthodologique juste pour le plaisir de le faire. Par contre, les Groupes de Réflexion doivent se demander si leur recherche est pertinente? Les méthodes de recherche sont-elles conçues de façon à nous aider à comprendre – et à franchir les barrières pour amener un changement d’une problématique? Ont-elles un bon sens politique – c’est-à-dire, est-ce que les recommandations ont une chance d’être mise en œuvre?