Surveillance de l’infrastructure par les citoyens – Expériences d’un projet sur les routes du plan PMGSY
Sebin B. Nidhiri
Programme Officer, Public Affairs Centre
Introduction
Une solide infrastructure est essentielle, étant donné qu’elle a des répercussions sur de nombreux autres secteurs; il s’agit donc d’un élément crucial pour le développement national. La nature de l’infrastructure est telle que tous les projets de développement impliquent énormément d’argent. Un ingénieur a déjà fait la blague que la partie la plus difficile de son travail était de compter tous les zéros dans les budgets de ces projets.
Les villages de l’Inde, où habitent deux tiers de la population du pays, demeurent en grande partie déconnectés parce qu’ils n’ont pas de routes praticables en tout temps, même en l’an 2000. Le plan Pradhan Mantri Gram SadakY ojana (PMGSY) a été lancé en vue de corriger cette situation. Le plan visait à fournir un accès en tout temps à environ 1,7 lakh d’habitations déconnectées jusqu’à ce jour. La National Rural Road Development Agency (NRRDA) a été créée pour superviser la mise en œuvre du plan dans le cadre duquel on a construit 427 399 km de routes jusqu’à maintenant (Source : Portail d’information officielle sur le plan PMGSY), aux coûts de 1 174 860 525 000 Rs. Dans les régions rurales, une route est bien plus qu’un outil de transport; il s’agit d’un lien vital qui peut faire la différence entre la vie et la mort. Une route décide si les récoltes se rendent au marché à temps, ou si une femme en travail se rend à l’hôpital à temps.
Contexte
Afin de faire de la place à la surveillance par les citoyens dans un secteur complexe comme celui de l’infrastructure, le Public Affairs Centre a lancé en 2005 un projet sur la surveillance de l’infrastructure des routes du plan PMGSY en partenariat avec la Banque mondiale et la NRRDA. Les routes du plan PMGSY étaient un point de départ idéal, en raison de la nature dispersée du projet (rendant la surveillance plus difficile) et de l’importance d’une route rurale. Une trousse conviviale à l’intention des citoyens a été préparée, qui pouvait être utilisée par n’importe qui ayant une formation de base pour évaluer les paramètres d’une route. Le PAC a lancé le processus dans l’État du Tamil Nadu, et plus tard dans l’État du Karnataka et l’État d’Orissa. Les outils ont été mis à l’essai sur le terrain et le processus a été modifié en conséquence. Le processus a ensuite été mis en oeuvre sur des routes sélectionnées dans les États de Rajasthan, de Meghalaya et de Jharkhand. D’autres améliorations ont été apportées au processus, et la surveillance par les citoyens est actuellement utilisée dans sept États. Le processus a évolué au fil des ans. Actuellement, il consiste à identifier des volontaires par l’entremise d’organisations ayant une présence sur la scène locale dans les États, à les former, à recueillir des rapports sur les routes par leurs soins, et à présenter les résultats à la NRRDA et aux différentes agences de développement de routes rurales dans les États (State Rural Road Development Agencies [SRRDA]), qui prennent ensuite les mesures appropriées selon les résultats. Une deuxième phase de surveillance est également entreprise pour étudier les changements ou les améliorations qui ont été apportés sur ces routes. À la fin du processus, des réunions sont tenues dans chaque État, où on réunit le gouvernement, les entrepreneurs, la société civile et les citoyens pour faire part des résultats sur les deux phases de surveillance par les citoyens.
Tout au long du processus, un sentiment d’appropriation est inculqué parmi les villageois par rapport aux routes de leur village. De plus, une option de participation est offerte aux villageois par rapport au rôle de surveillance de la construction et de l’entretien de « leurs » routes. On sensibilise également les citoyens aux façons de régler les griefs, grâce à des affiches, des films documentaires et des gram sabhas. L’objectif général est de peaufiner le processus pour mettre en place un processus solide et durable qui pourrait être mis en oeuvre à l’échelle du pays, dans le cadre duquel les résidents d’un village effectueraient la surveillance continue de leurs routes.
Répercussions sur les politiques
Le fait que l’agence gouvernementale de mise en oeuvre travaille en partenariat avec le PAC à l’étape du projet pilote est l’une des réussites du programme. Grâce au succès des projets pilotes, le gouvernement envisage de modifier la politique pour inclure une composante de surveillance par les citoyens dans les lignes directrices du plan PMGSY. Le PAC croit fermement que les connaissances requises aux bons endroits peuvent faire des miracles. Un changement de politique ne devrait pas se limiter aux contributions des intellectuels, mais devrait également être basé sur des preuves à la base.
Le projet pilote a relevé des cas où des entrepreneurs ont repris et terminé des travaux routiers qui étaient inactifs pendant des mois, où des volontaires formés ont été contactés par des villageois voisins pour surveiller les routes, et où des ingénieurs d’agences de mise en oeuvre ont présenté des propositions de projet et ont fourni des raisons expliquant pourquoi certains travaux étaient inappropriés et les mesures qui avaient été mises en place. Les volontaires ont développé une confiance par rapport à leur voix au chapitre et au fait qu’ils pouvaient susciter des changements. La surveillance par les citoyens est une idée qui arrive à point.
(L’auteur est un administrateur de programme au sein d’un groupe de soutien des mesures par les citoyens dans le PAC qui travaille sur la surveillance par les citoyens des routes du plan PMGSY. Il échange sur Twitter à @sebinbn.)
Sebin B. Nidhiri
Programme Officer, Public Affairs Centre
Introduction
Une solide infrastructure est essentielle, étant donné qu’elle a des répercussions sur de nombreux autres secteurs; il s’agit donc d’un élément crucial pour le développement national. La nature de l’infrastructure est telle que tous les projets de développement impliquent énormément d’argent. Un ingénieur a déjà fait la blague que la partie la plus difficile de son travail était de compter tous les zéros dans les budgets de ces projets.
Les villages de l’Inde, où habitent deux tiers de la population du pays, demeurent en grande partie déconnectés parce qu’ils n’ont pas de routes praticables en tout temps, même en l’an 2000. Le plan Pradhan Mantri Gram SadakY ojana (PMGSY) a été lancé en vue de corriger cette situation. Le plan visait à fournir un accès en tout temps à environ 1,7 lakh d’habitations déconnectées jusqu’à ce jour. La National Rural Road Development Agency (NRRDA) a été créée pour superviser la mise en œuvre du plan dans le cadre duquel on a construit 427 399 km de routes jusqu’à maintenant (Source : Portail d’information officielle sur le plan PMGSY), aux coûts de 1 174 860 525 000 Rs. Dans les régions rurales, une route est bien plus qu’un outil de transport; il s’agit d’un lien vital qui peut faire la différence entre la vie et la mort. Une route décide si les récoltes se rendent au marché à temps, ou si une femme en travail se rend à l’hôpital à temps.
Contexte
Afin de faire de la place à la surveillance par les citoyens dans un secteur complexe comme celui de l’infrastructure, le Public Affairs Centre a lancé en 2005 un projet sur la surveillance de l’infrastructure des routes du plan PMGSY en partenariat avec la Banque mondiale et la NRRDA. Les routes du plan PMGSY étaient un point de départ idéal, en raison de la nature dispersée du projet (rendant la surveillance plus difficile) et de l’importance d’une route rurale. Une trousse conviviale à l’intention des citoyens a été préparée, qui pouvait être utilisée par n’importe qui ayant une formation de base pour évaluer les paramètres d’une route. Le PAC a lancé le processus dans l’État du Tamil Nadu, et plus tard dans l’État du Karnataka et l’État d’Orissa. Les outils ont été mis à l’essai sur le terrain et le processus a été modifié en conséquence. Le processus a ensuite été mis en oeuvre sur des routes sélectionnées dans les États de Rajasthan, de Meghalaya et de Jharkhand. D’autres améliorations ont été apportées au processus, et la surveillance par les citoyens est actuellement utilisée dans sept États. Le processus a évolué au fil des ans. Actuellement, il consiste à identifier des volontaires par l’entremise d’organisations ayant une présence sur la scène locale dans les États, à les former, à recueillir des rapports sur les routes par leurs soins, et à présenter les résultats à la NRRDA et aux différentes agences de développement de routes rurales dans les États (State Rural Road Development Agencies [SRRDA]), qui prennent ensuite les mesures appropriées selon les résultats. Une deuxième phase de surveillance est également entreprise pour étudier les changements ou les améliorations qui ont été apportés sur ces routes. À la fin du processus, des réunions sont tenues dans chaque État, où on réunit le gouvernement, les entrepreneurs, la société civile et les citoyens pour faire part des résultats sur les deux phases de surveillance par les citoyens.
Tout au long du processus, un sentiment d’appropriation est inculqué parmi les villageois par rapport aux routes de leur village. De plus, une option de participation est offerte aux villageois par rapport au rôle de surveillance de la construction et de l’entretien de « leurs » routes. On sensibilise également les citoyens aux façons de régler les griefs, grâce à des affiches, des films documentaires et des gram sabhas. L’objectif général est de peaufiner le processus pour mettre en place un processus solide et durable qui pourrait être mis en oeuvre à l’échelle du pays, dans le cadre duquel les résidents d’un village effectueraient la surveillance continue de leurs routes.
Répercussions sur les politiques
Le fait que l’agence gouvernementale de mise en oeuvre travaille en partenariat avec le PAC à l’étape du projet pilote est l’une des réussites du programme. Grâce au succès des projets pilotes, le gouvernement envisage de modifier la politique pour inclure une composante de surveillance par les citoyens dans les lignes directrices du plan PMGSY. Le PAC croit fermement que les connaissances requises aux bons endroits peuvent faire des miracles. Un changement de politique ne devrait pas se limiter aux contributions des intellectuels, mais devrait également être basé sur des preuves à la base.
Le projet pilote a relevé des cas où des entrepreneurs ont repris et terminé des travaux routiers qui étaient inactifs pendant des mois, où des volontaires formés ont été contactés par des villageois voisins pour surveiller les routes, et où des ingénieurs d’agences de mise en oeuvre ont présenté des propositions de projet et ont fourni des raisons expliquant pourquoi certains travaux étaient inappropriés et les mesures qui avaient été mises en place. Les volontaires ont développé une confiance par rapport à leur voix au chapitre et au fait qu’ils pouvaient susciter des changements. La surveillance par les citoyens est une idée qui arrive à point.
(L’auteur est un administrateur de programme au sein d’un groupe de soutien des mesures par les citoyens dans le PAC qui travaille sur la surveillance par les citoyens des routes du plan PMGSY. Il échange sur Twitter à @sebinbn.)
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